Le Dr Denis Mukwege s’est exprimé au sujet des 28 ans des massacres perpétrés à Kaziba, une chefferie du territoire de Walungu et du village Abala-Ngulube dans le Haut-plateau de Fizi, tous au Sud-Kivu. Le Prix Nobel de la paix 2018 estime que la douleur des victimes ne pourra s’apaiser que lorsque la vérité, la justice et des réparations seront accordées aux communautés martyrs de la barbarie humaine.
Dans un tweet publié à cet effet, prix Nobel de la paix déclare :
« Alors que je sillonne le monde pour plaider la fin de la tragédie congolaise, mon esprit est à Kaziba et Abala-Ngulube auprès des miens qui commémorent les massacres commis par l’armée rwandaise et ses supplétifs de l’AFDL. Mes prières accompagnent les familles des victimes dans leur douleur qui ne pourra s’apaiser que lorsque la vérité, la justice et des réparations seront accordées à nos communautés martyres de la barbarie humaine ».
L’opinion se souviendra que Mukwege plaide sans relâche depuis de nombreuses années aux côtés des victimes et des survivant(e)s. Ce, pour que mettre à profit la plus-value de tous les mécanismes de la justice transitionnelle en RDC en tenant en compte la dimension internationale des conflits.
Pour lui, le lien le plus manifeste entre la justice transitionnelle et la réforme des institutions consiste précisément dans la mise en place d’une procédure d’assainissement. C’est le vetting, des agents de l’État.
Dans sa déclaration du 2 août 2023, il a rappelé que dans la foulée des consultations organisées par le Ministère des droits humains dans quelques Provinces de la République, un comité scientifique chargé de l’élaboration d’un projet de politique nationale de justice transitionnelle (PNJT) en RDC a remis son rapport final en décembre 2022. Avec, en annexes, un projet de politique nationale, un projet de loi-cadre de justice transitionnelle, un projet de loi organique portant création de chambres spécialisées mixtes et un chronogramme pour l’ensemble du processus.
Et à ce jour, ce projet de loi n’est toujours pas adopté.
Judith Asina