Home Actualité Genocost : Les dépenses de la commémoration ont dépassé les réparations intérimaires des victimes (Alphonse Maïndo) 

Genocost : Les dépenses de la commémoration ont dépassé les réparations intérimaires des victimes (Alphonse Maïndo) 

Judith Asina

by Rédaction
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Les membres du Gouvernement congolais et de la Présidence de la République étaient le vendredi 2 août à Kisangani, chef-lieu de la Tshopo pour commémorer le Genocost. Dans une analyse sur le plan du fond et de la forme, prof Alphonse Maïndo se demande comment les dépenses de cette commémoration ont largement dépassé les réparations intermédiaires accordées aux victimes.

Ce  professeur de l’Université de Kisangani se félicite que la république prenne  enfin conscience de la souffrance de ses citoyens meurtris, pour  débuter une thérapie collective.

Cependant, Maïndo déplore une délégation pléthorique d’environ 170 personnes de la Présidence de la République, venues de Kinshasa, au-delà de 16 Ministres qui se sont déplacés pour la ville de Kisangani.

« L’évènement méritait la saignée du Trésor public », s’interroge Alphonse Maïndo.

Pour lui, l’Etat n’assume pas pleinement ses responsabilités. Les premiers millions versés par l’Ouganda, dit-il, soit quelque 195 000 millions USD, se sont volatilisés. Au grand dam des victimes irritées et en colère.

Il ajoute que pour calmer cette grogne, le temps de la commémoration, il a fallu trouver des coupables et les jeter en pâture à la vindicte. Accusés de détournement, les dirigeants du FRIVAO, de la SNEL et même de l’OVD ont été dénoncés publiquement et mis à la disposition de la justice, mais pas les gros poissons. Ils ont été  relaxés sous une forte pression conjuguée de la hiérarchie ecclésiastique catholique et de la notabilité provinciale.

L’intervention débute par là où elle devrait finir

Selon Maïndo, l’ordre d’intervention semble étrange en ce sens qu’il débute par là où il doit finir.

« A-t-on commencé par la fin à cause de la faim prolongée des victimes ? », cogite-t-il.

Car la commémoration est un chainon de la justice transitionnelle. Elle devrait être précédée par la justice, la vérité, la réhabilitation des victimes et finir par la réparation.

Il qualifie cette intervention d’incongrue d’autant plus qu’il y a eu réparation intermédiaire et forfaitaire, en attendant. Alors que l’Etat doit réparer tout simplement. Quitte à lui de rechercher les auteurs de ces violations graves des droits humains et d’exiger d’eux le remboursement des réparations faites par lui.

En outre, la réparation ne peut pas être forfaitaire et identique pour toutes les victimes. Elle est proportionnelle aux préjudices subis.

Alphonse Maïndo renseigne que des victimes disent avoir reçu de FRIVAO une indemnisation de 250 USD par personne. En marge de la commémoration, quelque dix-huit victimes ont reçu 2000 USD chacune, soit 36000 USD. Ainsi, estime-t-il, Kisangani, victime de Kinshasa.

Il conclut que tout n’est pas marchandable. Nul ne devrait faire d’un tragique drame humain un fonds de commerce. Par pudeur et par décence, au moins.

 

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