24 ans après la guerre de six jours à Kisangani, les victimes continuent d’attendre les premières indemnisations. Ce, malgré les deux tranches d’indemnisation versées en 2022 et 2023 à la RDC estimées à 130 millions USD à raison de 65 million l’an.
Une messe œcuménique était organisé le lundi 10 juin 2024, à la Cathédrale notre dame du rosaire en mémoire des victimes de la guerre de six jours à Kisangani.
Des organisations citoyennes qui ont demandé cette célébration eucharistique ont ensuite marché jusqu’au Gouvernorat de la province de la Tshopo pour déposer leur mémo.
Ces forces vives regrettent que les victimes continuent d’attendre les premières indemnisations. Ce, alors que l’Ouganda a déjà versé 130 millions USD à la RDC, sur les 325 millions USD prévus ; à titre d’indemnisation, à la suite de sa condamnation par la Cour internationale de justice (CIJ), le 9 février 2022.
En outre, la liste des auteurs présumés des crimes graves perpétrés en RDC et répertoriés dans le rapport mapping est gardée secrète par l’ONU. Alors que ces présumés auteurs des crimes imprescriptibles bénéficient d’une totale impunité. Pire, les bourreaux sont promus à d’importantes responsabilités civiles et militaires et exercent de hautes fonctions, parfois dans les lieux même où ils ont commis des crimes.
Vivement le mécanisme de justice transitionnelle
Pour en découdre, ces organisations citoyennes demandent au Président de la République de saisir formellement l’ONU pour demander la création d’un Tribunal pénal international.
Par ailleurs, elles réclament l’accélération de la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle afin de mettre fin à l’impunité et surtout sceller la réconciliation entre les victimes et leurs bourreaux.
Outre ces mesures, ces forces vivent exigent au Chef de l’Etat de mettre en place un mécanisme de vérification des antécédents criminels (vetting) pour bannir de la fonction publique civile et militaire à vie les auteurs présumés des crimes graves.
La guerre de six jours a duré du 5 juin au 10 juin 2000 entre l’armée rwandaise et l’armée ougandaise à Kisangani. Selon le rapport mapping qui cite certaines sources, entre 244 et 760 civils ont succombé de cette guerre et 1000 autres blessés, sans compter de milliers de personnes déplacées.
