Le salaire du Président de la République a connu un paiement de 14,2 millions $ sur les prévisions annuelles de 152 112,67 USD, soit un taux d’exécution de 9.366,03%. C’est ce que révèle l’analyse du projet de loi portant reddition des comptes du budget du pouvoir central exercice 2022, effectué par le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL).
A en croire cette organisation, le projet de loi de Reddition des Comptes exercice 2022 dégage de nombreux cas de dépassement sur le crédit de rémunération.
Pour CREFDL, les bénéficiaires des avantages du budget 2022 ne sont rien d’autres que des institutions et ministères. Même les plus hautes autorités du pays censées réglementer la gouvernance sont à la base de cette indiscipline budgétaire.
Il s’agit entre autres de salaire du Président de la République qui a connu un paiement de 14,2 millions $ sur les prévisions annuelles de 152 112,67 USD, soit un taux d’exécution de 9.366,03%. En 2021, ce paiement était à hauteur de 161.521 $.
Dépassement dans d’autres institutions
La ligne fonds spécial d’intervention (Rémunération bis) des deux chambres du Parlement a connu un taux d’exécution de 943,54% pour le Sénat et 140,07% pour l’Assemblée nationale.
Cependant, aucun renseignement n’a été fourni sur le paiement de salaire du Premier Ministre. Pourtant il est en fonction et bénéficie de ses avantages mensuels. Le ministère des Finances ne renseigne pas dans son rapport les effectifs rémunérés au cours de l’exercice budgétaire clos.
Ministère de l’EPST
Au-delà des institutions, la Cour des Comptes a relevé dans son rapport de constatation un dépassement de 1,3 milliard $ au ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST). D’après le document, la situation se justifie par la mécanisation de 70.226 enseignantes nouvelles unités, des allocations de fins de carrière des enseignants retraités et le réajustement des frais de fonctionnement de la mutuelle de santé des enseignants.
CREFDL recommande
CREFDL constate donc que le budget de la RDC exercice 2022 n’a pas permis de répondre aux besoins primaires de la population. Il est resté à 80% un budget de consommation. L’absence d’un rapport explicatif sur les dépassements budgétaires au niveau des dépenses d’investissements, paiement de la dette publique et les rémunérations a jeté un discrédit sur la sincérité des chiffres présentés par le ministère des finances dans la reddition des comptes.
Ainsi, l’organisation recommande-t-elle la rationalisation de la dépense publique. Et ce, à travers la réduction de la taille « éléphantesque » du gouvernement, le basculement au budget-programme, qui doivent être une priorité du nouveau gouvernement pour rendre les finances publiques au service de la lutte contre la pauvreté.
Judith Asina
