Près de 54 % des personnes pourraient s’abstenir aux élections de décembre 2023. Pour cause ? la centrale électorale qui n’a toujours pas réussi à améliorer sa cote de confiance.

Il s’agit du résultat d’une étude qu’a réalisée GEC, Berci, Ebuteli, et l’institut congolais de recherche sur la politique, publiée jeudi 16 février 2023.

A 11 mois des élections prévues en décembre 2023, dit l’étude, près de 54 % des personnes pourraient s’abstenir, alors qu’ils étaient 78 % en juin de l’année dernière à souhaiter participer au vote.

L’une des raisons de ce taux record d’abstention pourrait être la gestion du processus électoral.

Selon ces organisations, la CENI n’a toujours pas réussi à améliorer sa cote de confiance. Malgré la publication du calendrier électoral et le lancement de l’enrôlement des électeurs, la méfiance envers cette centrale électorale persiste. Seulement 37% des répondants à l’étude estiment que la Ceni peut organiser des élections crédibles, libres et transparentes.

Ainsi la majorité de ceux qui veulent voter sont ceux qui souhaitent accorder un second mandat au président sortant.

Cependant, dans les fiefs des opposants, beaucoup s’abstiennent encore ou ne savent pas s’ils vont aller glisser leur bulletin dans l’urne. Cela pourrait engendrer une large victoire de Félix Tshisekedi avec 50,42 %.

Comment inverser la tendance ?

Pour Ithiel Batumike, chercheur principal au pilier politique d’Ebuteli, cette abstention pourrait se retourner contre le Président Tshisekedi à la longue, pour deux raisons. Premièrement, si l’opposition parvient à mobiliser ses partisans en adoptant un discours sans ambiguïtés en faveur du processus électoral en cours.

Deuxièmement, cette abstention affecterait davantage la légitimité de celui qui en serait déclaré vainqueur, surtout dans ce contexte de vote polarisé autour de l’appartenance régionale. Il est donc important que les uns et les autres, en commençant par la Ceni, redonnent confiance aux Congolais vis-à-vis de ce processus électoral.

Judith Asina