Quelques jours après que Tony Bolamba, un des hommes politiques les plus en vue de la République démocratique du Congo (RDC) a prédit le refus d’une rallonge par la Banque mondiale en faveur du gouvernement congolais, les faits finissent par donner raison à l’ancien gouverneur de l’Équateur.
La Banque mondiale conditionne la rallonge en faveur de la RDC par la production des justificatifs attestant l’utilisation rationnelle et à bon escient d’un montant de 91 millions de dollars américains qu’a bénéficié la RDC décaissés en faveur du gouvernement.
« À Washington, les nouvelles ne sont pas bonnes. La rallonge ne nous sera pas accordée de sitôt, les justificatifs passés n’ont pas convaincu les institutions. Aux députés de s’assumer. Il ne rendent pas service au président de la République et à la République. L’avenir nous dira », a prédit Tony Bolamba, dans un tweet du 21 avril 2023.
Dans une lettre datée du 12 mai 2023, la Banque mondiale a adressé une correspondance au ministre des Finances où l’institution de Bretton Wood mentionne clairement qu’elle « attend toujours des documents justifiant les 91 millions de dollars américains avancés pour les projets sur un total de 1,04 milliard de dollars américains ».
La Banque mondiale a donc suspendu le financement de projets humanitaires et de développement en RDC d’une valeur de plus d’un milliard de dollars américains après que le gouvernement a dissous le fonds du projet sans avertissement. Dans sa correspondance, la Banque mondiale indique que la suspension affectera plus de 600.000 bénéficiaires, y compris des victimes de violences sexuelles.
« Je reconnais que mon tort est d’avoir souvent raison avant que la vérité ne puisse éclater et je m’en excuse. Je suis un homme d’Etat, un homme politique qui n’est pas informé, doit cesser de faire de la politique. Je pense qu’avec cette lettre de la Banque mondiale à nos autorités du Ministère des finances, le nécessaire sera fait pour justifier l’utilisation des 91 millions des dollars déjà avancés afin que la Banque mondiale renoue avec les financements pour éviter encore de la souffrance à nos populations vivant déjà dans la déliquescence totale », a écrit Tony Bolamba.
Toutes les tentatives d’avoir le point de vue des responsables du ministère des Finances se sont avérées vaines.
Olivier Kaforo