Il n’y a pas une réelle volonté politique du régime en place de faire avancer la justice transitionnelle. C’est ce que déplore Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, à l’occasion des 14 ans de la publication du rapport mapping.
Dans un tweet publié le mardi 2 octobre, Mukwege constate qu’il y a beaucoup de promesses du gouvernement congolais mais peu d’avancées concrètes.
Pour lui, le Président Félix Tshisekedi avait suscité l’espoir en 2020 suite à une volonté politique de placer la justice transitionnelle à l’agenda du gouvernement lors de son premier mandat. Et seul un mécanisme non judiciaire, le Fonds national de réparations, FONAREV a été installé sous l’égide du Bureau de la Première Dame, mais n’est pas encore opérationnel et effectif.
Des actions à mention cosmétique
Le Prix Nobel de la paix rappelle le lancement d’un processus de consultation populaire sur la justice transitionnelle sous l’impulsion du ministre des Droits humains en 2022 et la mise en place d’un Comité scientifique chargé de l’élaboration du projet de politique nationale de justice transitionnelle en RDC. Cependant, cette politique n’a toujours pas été adoptée 14 ans après la publication du rapport par les Nations unies.
Il déplore enfin que le programme d’actions du gouvernement pour 2024-2028 ne contienne qu’une mention cosmétique à la justice transitionnelle. Ce qui démontre qu’il n’y a pas une réelle volonté politique pour faire avancer la justice transitionnelle en RDC. Alors que l’impunité pour les crimes du passé alimente la répétition des atrocités jusqu’à ce jour.
Il faut signaler que le rapport mapping a été élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Il décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en RDC entre mars 1993 et juin 2003.
Judith Asina