Le 1er septembre 2024 marque 25 années d’existence de l’hôpital de Panzi, situé à Bukavu, Chef-lieu de la province du Sud-Kivu en RDC. Son Président fondateur, Dr Denis Mukwege met un accent sur l’importance de la justice des survivants des violences sexuelles en particulier, qui franchissent depuis, les enclos de cette institution hospitalière.
Dans une déclaration, le célèbre gynécologue congolais estime que cet anniversaire n’est pas un moment de joie mais de profonde amertume. Car le conflit qui a existait déjà lors de la création de Panzi fait toujours rage. Depuis 25 ans, dit Mukwege, il répare des corps et des âmes déchirés par l’utilisation brutale de la violence sexuelle comme arme de guerre.
Impact de la fondation et l’hôpital de Panzi
Malgré le contexte de guerre il reconnaît tout de même que L’hôpital et la fondation Panzi, sont devenus des lieux où des vies brisées sont reconstruites ; où les femmes se réapproprient leur corps et où une communauté de survivants s’entraide.
Pour le prix Nobel de la paix 2018, les réalisations de Panzi témoignent de la résilience, de la force des femmes et du pouvoir de l’action collective.
Outre les soins médicaux, Panzi répond à la violence par l’amour ; et cherche à transformer la souffrance en force en accompagnant plus de 83.000 survivantes de violences sexuelles sur le chemin de la guérison, de l’autonomie et de la dignité. Aussi, Panzi est un leader dans l’utilisation de la laparoscopie et d’autres procédures médicales avancées, offrant aux patients les normes de prise en charge les plus avancées.
Vivement la justice
Pour Denis Mukwege, il ne suffit pas de traiter les symptômes de la violence, il faut aussi s’attaquer à ses causes profondes. Il cite les fléaux de la masculinité toxique, de l’exploitation illégale des minerais de conflit, de la culture de l’impunité et du manque de légitimité des acteurs institutionnels. A l’en croire, ce sont là de facteurs qui alimentent les cycles récurrents de la violence qui amène les victimes aux portes de Panzi.
Au-delà de cela, il propose recommande également de traiter le maillon le plus faible la chaîne de soins du pays qui est « l’accès à la justice ».
« La justice est non seulement un outil efficace de prévention mais aussi un élément essentiel de la réhabilitation, mais elle dépend de la volonté de l’État et d’institutions qui, trop souvent, ne répondent pas aux besoins de ceux qui en ont le plus besoin », soutient-il.
