Restons chez-nous, n’abandonnons pas nos villages et nos maisons. Nous n’avons qu’une patrie et elle n’est ni à vendre, ni à saucissonner.
C’est appel de Mgr François-Xavier Maroy, Archevêque de Bukavu, dans un message de réconfort adressé à la population face à la situation sécuritaire dégradante qui prévaut actuellement.
Mgr Maroy regrette que depuis deux ans, nombreux de congolais n’ont leurs yeux que pour pleurer et leurs pieds que pour fuir, parfois sans destination et mêmes les camps des déplacés ne sont pas sécurisés, plusieurs villages sont saturés et d’autres vidés de leurs populations.
Il rappelle aux uns et aux autres qu’aucun positionnement politique ou dividende économique ne peut se négocier sur les cadavres de ses propres compatriotes. D’ailleurs ceux-là qui veulent réellement diriger doivent démontrer avec des actions positives de terrain pour sécuriser les personnes et leurs biens, relève-t-il.
Rien ne justifie l’agression
A l’en croire, rien ne saurait légitimer une agression contre des populations civiles et la guerre ne fait que détruire à la racine tout effort de dialogue. Face à la violence, irréfléchie et aveugle qui déferle de tout côté, il recommande de s’efforcer de résister avec toute la force de foi sans se laisser entrainer par un égal esprit de violence et de vengeance.
François-Xavier Maroy interpelle
« Ne perdons pas cœur. Ne nous laissons pas entrainer par l’esprit du mal…prions le Seigneur et demandons-lui que toutes les communautés en conflits dans notre région des Grands Lacs trouvent un chemin d’entente pour vivre dans la paix sans distinction de tribus, d’éthnies et de race et à respecter le lieu de vie de chacune de nos tribus »
dit Mgr François-Xavier Maroy avant d’interpeller la population en ces termes :
« restons chez-nous, n’abandonnons pas nos villages et nos maisons. Nous n’avons qu’une patrie et elle n’est ni à vendre, ni à saucissonner. C’est une terre que Dieu nous a donnée et que les ancêtres nous ont léguée. Protégeons-là et veillons sur elle sans complicité ni duplicité ».
Il demande ainsi à ceux qui ont reçu mandat de protéger la population d’exercer réellement leur charge en assumant leurs choix politiques pour le peuple, pour la patrie et la nation toute entière.