Dans une déclaration rendue publique François Moreillon, chef de délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en République démocratique du Congo, a mis en lumière l’intensification de la crise humanitaire dans les provinces de l’Est, notamment le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.
A cette occasion, Moreillon a notamment révélé que l’afflux de blessés de guerre vers les hôpitaux soutenus par le CICR s’accroît de façon alarmante, illustrant l’ampleur des violences persistantes dans la région.
Selon lui, plus de 80 % des centres de santé dans les zones touchées sont en rupture de stocks. Ce qui compromet gravement leur capacité à répondre aux urgences.
Un appel à la solidarité et à l’action
Avec la recrudescence des violences armées dans le Nord ainsi qu’au Sud-Kivu, 71% des structures ont reçu des blessés par armes depuis le début de l’année.
‘’À Uvira, par exemple, l’hôpital général de référence a accueilli plus de 800 blessés sans disposer de chirurgien. Ce qui a obligé les médecins généralistes à pratiquer des interventions de haute complexité’’, a précisé François Moreillon devant la presse à Kinshasa.
‘’Nous saluons le courage de ces soignants qui travaillent dans des conditions extrêmes’’, a ajouté le CICR, qui prévoit un appui technique et logistique aux établissements touchées par cette situation.
Depuis janvier 2025, le CICR a réalisé plus de 3125 interventions chirurgicales, dont 70% concernaient des civils.
Ce chiffre, en constante augmentation, reflète la dégradation rapide de la situation. D’autant plus que 2 935 interventions avaient été effectuées en 2024 et 1050 en 2023.
Des besoins massifs face à un financement insuffisant
L’étude indique également que 91% des aires de santé accueillent chacune plus de 5 000 déplacés internes, sans compter les retournés, qui exercent une pression supplémentaire sur le système de santé.
Face à cette situation le CICR appelle à des mesures urgentes pour éviter l’effondrement des services, en parallèle le financement humanitaire reste dramatiquement faible.
Des réponses qui tardent
Pour Moreillon, le plan de réponse humanitaire n’a reçu à ce jour que 15% des fonds nécessaires, contre 1,4 milliard USD l’année dernière En 2025 seuls, 400 millions USD ont été mobilisés compromettant l’action des humanitaires.
Enfin, le CICR réaffirme sa disponibilité à dialoguer avec toutes les parties au conflit et à agir comme intermédiaire neutre pour faciliter le passage de médicaments et intrants médicaux dans des structures sanitaires de la place.
