Le Dr Denis Mukwege soutient la feuille de route du pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les grands lacs mise en œuvre par la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) le mercredi 15 janvier à partir de Kinshasa. Le prix Nobel de la paix l’a fait savoir dans un message rendu public le jour suivant.
Motivant ce soutien, Mukwege indique que la détérioration de la situation sécuritaire et l’aggravation de la crise humanitaire depuis 2021 à la suite à la résurgence du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda et l’Ouganda constituent une menace existentielle pour la RDC.
A l’instar de tous les peuples, dit le Prix Nobel de la paix, les Congolais ont droit à la paix et à la justice.
Pour lui, la crise humanitaire qui résulte de cette guerre est caractérisée par une négligence et un sous-financement internationaux, conduisant à des souffrances humaines à grande échelle et à une dépréciation inquiétante de la valeur de la vie humaine.
Il regrette que les initiatives diplomatiques actuelles soient dans l’impasse.
Accord-cadre d’Addis-Abeba
Denis Mukwege appelle de ce fait à redynamiser l’Accord-Cadre d’Addis Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération, signé en 2013. Il s’agit d’un accord de l’espoir car étant le premier à s’atteler aux causes profondes du conflit et à mettre fin aux cycles de violence récurrents dans l’Est de la RDC et dans la région des Grands Lacs africains. Cela, avec divers États et institutions comme co-garants, y compris l’Union Africaine, l’Union Européenne, la Belgique, les Etats-Unis d’Amérique, la France et le Royaume-Uni et le soutien notamment des Nations Unies, et de la Banque Mondiale, dans le cadre de la consolidation d’une stratégie pour la paix et le développement.
Conférence internationale pour la paix
De plus, Mukwege réitère son appel à l’organisation d’un Sommet international pour la paix en RDC en 2025. Objectif principal ? Placer ce conflit oublié et cette crise négligée au premier plan de l’agenda de la communauté internationale en offrant une plateforme de haut niveau pour le dialogue ; et l’échange de vues avec des acteurs étatiques et non-étatiques afin de parvenir à une paix globale, juste et durable en RDC.
A l’en croire, l’accélération de la croissance spectaculaire de la demande de minerais essentiels à la transition énergétique va exacerber les tensions géopolitiques et mettre la RDC sous une pression croissante pour fournir ses ressources stratégiques en vue notamment de faire progresser une transition mondiale. Une transition énergétique dite « verte » offre ainsi une opportunité unique de promouvoir la paix au travers de l’approche du Business For Peace. Un concept, qui selon lui, permettra aux pays de la CIRGL et d’autres pays africains de développer les échanges commerciaux avec la RDC et des pays africains. Etant donné que la RDC est aujourd’hui un obstacle aux échanges transafricains à cause de l’insécurité persistante au centre de l’Afrique.
Quid du pacte social ECC-CENCO ?
Le pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les grands lacs mis en œuvre par la CENCO et l’ECC va permettre à l’Afrique de s’affranchir des conflits politiques et armés pour s’inscrire dans la logique de la fraternité mondiale des peuples, des communautés et des Nations, promouvant ainsi le modèle de l’Etat de droit démocratique stable et solide dans les différents pays.
Vers la fin du mois de janvier, la CENCO et l’ECC prévoient de présenter les différentes commissions thématiques relatives à ce pacte, dont les sujets approfondies dans plusieurs ateliers et pourront être transformés en résolutions et recommandations à consigner dans une charte nationale pour la paix et le bien-vivre ensemble, au cours d’un forum national à organiser dans quelques mois.