Les Femmes du mouvement Appel Patriotique/Sud-Kivu alertent l’opinion sur l’exclusion des femmes du processus électoral en cours. Pour cause ? monnayage de la carte d’électeur, bousculade dans les centres d’inscription (CI)…autant d’obstacles qui limitent les femmes.
Les femmes de ce mouvement ont brisé le silence, mercredi 8 mars 2023, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. C’était dans une déclaration qu’a lu Delphi Namuto, Coordonnatrice d’Appel Patriotique (AP) au Sud-Kivu.
En effet, ce mouvement est parti du monitoring de la CENI selon lequel : 98.093 femmes se sont déjà fait enrôler, alors que les hommes varient autour de 159.293. Un faible taux de participation des femmes qui a fait réfléchir son département électoral.
Des irrégularités
Pour AP, ce faible taux de participation des femmes est dû notamment au monnayage de la carte d’électeur entre 2.000 et 10.000 FC ; De la lenteur de l’opération d’enregistrement des électeurs.
‘’Il est inadmissible que dans un centre où il y avait 10 machines pour l’enregistrement des électeurs en 2018, on y affecte aujourd’hui 3 machines’’, s’indigne ce mouvement.
De plus, il dénonce des bousculades dans les centres d’inscription au vu et au su des services de sécurité ; De l’obligation de se rendre très tôt dans les Centres d’Inscription (CI) en vue d’obtenir le jeton malgré l’insécurité ; De la non prise en compte des femmes enceintes ; du trafic d’influence avec certains électeurs qui se considèrent comme notables de la province.
Des mesures correctives
Selon ce mouvement, ces irrégularités violent les droits des femmes en l’empêchant de jouir de son droit de vote, pourtant légitime.
Pour en découdre, il fait des recommandations à la CENI, au Gouvernement provincial ; à la Procureure près la Cour d’Appel du Sud-Kivu, ainsi qu’aux forces vives ; aux organisations féminines et à la communauté internationale.
A la centrale électorale principalement, AP demande entre autres de mettre fin aux pratiques de monnayage d’obtention de la carte d’électeur ; et d’accorder la priorité aux personnes reconnues légalement vulnérables notamment les femmes enceintes et les PVH.
Par ailleurs, le mouvement promet de battre les pavés conformément à l’article 63 et 64 de la constitution, si les femmes ne sont pas remises dans leurs droits.
Judith Asina