Home Actualité L’engagement du Dr Denis Mukwege honore les victimes et contraste fortement avec l’indifférence des autorités congolaises.

L’engagement du Dr Denis Mukwege honore les victimes et contraste fortement avec l’indifférence des autorités congolaises.

Analyse de Destin Magala

by Rédaction
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Jeune Congolais vivant à Bukavu, Destin Magala scrute au scalpel l’actualité sécuritaire de son pays  dont les lignes sont au rouge depuis près de trois décennies. A la suite des 24 ans de la guerre de six jours de Kisangani, il s’étonne du silence des Autorités congolaises qui se plaisent plutôt à s’incliner sur le mémorial d’autres peuples du monde, le cas du Rwanda, par rapport à leur pays, la RDC.  Pour lui, seul un homme fait la différence dans cet atmosphère, Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, qui, dit-il,  est une lueur d’espoir dans la mémoire traumatique et l’existence brisée, de la population de Kisangani. 

lisez plutôt l’intégralité de son analyse dans les lignes qui suivent:

24 ans après le massacre de la population par les armées Rwandaises et Ougandaises à Kisangani : le Dr Denis Mukwege serait-il le seul à porter la responsabilité du travail de mémoire et de justice en RDC ?

Il est curieux et désespérant de constater  le zèle avec lequel  les dirigeants congolais s’inclinent aussi facilement devant le mémorial du génocide rwandais, mais paradoxalement, se retranchent dans un silence  assourdissant lorsqu’il s’agit de crimes commis au Congo par les forces armées Rwandaises et Ougandaises. Ces massacres sont refoulés dans l’oubli ou dans l’ombre des commémorations nationales. Pour rappel, en 2019, à peine arrivé à la tête du pays, le Président Felix Tshisekedi s’était expressément rendu à Kigali, accompagné d’une forte délégation pour rendre hommage aux victimes du génocide rwandais. Toutefois, concernant notre pays, agressé et endeuillé par le Rwanda, presqu’aucune attention réelle n’est accordée aux lieux de mémoire de nos compatriotes lâchement assassinés. A Kisangani par exemple, plus proche de Kinshasa que Kigali, les cimetières des victimes sont en délabrement et les survivants laissés pour compte alors que les échos des massacres raisonnent encore dans le silence des autorités nationales.

Président Félix Tshisekedi, s’inclinant devant le mémorial du génocide rwandais à Kigali
Photo/Tiers

Face à cette indifférence, le prix Nobel de la paix, est seul dans les plaidoyers pour la justice et semble porter seul, le fardeau de la mémoire et de la justice pour ces événements tragiques de ces 3 dernières décennies en République Démocratique du Congo. En ces temps de commémoration du vingt-quatrième anniversaires de la guerre des 6 jours à Kisangani, il a exprimé une profonde inquiétude face à la persistance des conflits en RDC et a rappelé avec émotion les souffrances endurées par les survivants et les familles touchées. l’engagement du Dr Denis Mukwege honore les victimes et contraste fortement avec l’indifférence des autorités congolaises. Il interroge notre capacité d’indignation et notre sens de la gravité, y compris jusqu’au Président de la République qui n’a jamais rendu un hommage aussi  appuyé à nos compatriotes tombés à Kisangani, autant qu’il l’a fait à Kigali.

Ce contraste s’assombrit davantage si l’on considère les honneurs qu’il avait réservés au Président Rwandais Paul Kagame en 2019 à Kinshasa lors  des funérailles de son défunt père Étienne Tshisekedi . Comment comprendre que l’on puisse lui dérouler le tapis rouge au stade des « Martyrs » et inciter tout un peuple à acclamer un président dont les mains sont souillées du sang de nos compatriotes ? Cette vénération de notre propre bourreaux dont les entreprises meurtrières ont conduit aux massacres des millions de congolais, soulève des questions sur notre sens de responsabilité face au devoir de mémoire et de justice que nous devons à nos morts. Il est plus qu’urgent que nos dirigeants se réveillent de leur indolence et s’extirpent du syndrome de Stockholm.

Président Paul Kagame du Rwanda au Stade des Martyrs à Kinshasa
Photo/Tiers

Face à cette amnésie collective l’appel du Dr Denis Mukwege résonne comme une lueur d’espoir dans la mémoire traumatique et l’existence brisée, de la population de Kisangani. Il dépasse la simple reconnaissance des douleurs passées. Il dresse la responsabilité de l’État dans la protection de ses citoyens et l’importance de mettre en place une justice transitionnelle centrée sur les victimes, insistant sur la nécessité d’une justice équitable et transparente pour mettre fin à l’impunité et restaurer la paix dans toute la région. Il exhorte les autorités à assurer un processus transparent et inclusif afin que les fonds  de réparations ordonnées par la Cour internationale de Justice (CIJ) à l’Ouganda, parviennent rapidement aux victimes et aux communautés affectées.

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