La République démocratique du Congo enregistre un faible bénéfice dans le Trésor Public de son secteur extractif (mines et pétrole). C’est ce que révèle le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local, CREFDL, dans une étude effectuée sur les revenus de ce secteur au cours des exercices 2020 à 2022.
Par exemple, la valeur des matières premières produites par la RDC a atteint 71,3 milliards Usd alors que le Gouvernement n’a capté que 12,5 milliards $, soit 17,53%.
CREFDL note qu’entre la valeur réelle des matières premières produites en trois ans et celle renseignée dans les documents budgétaires, il se dégage un écart significatif de 58,7 milliards de dollars américains.
Se basant sur les productions, la valeur réelle des matières premières sortie des terres de la RDC s’établit à 31,7 milliards de dollars en 2022 contre 15,3 milliards de dollars en 2020, soit un accroissement d’environ 50%. Cette tendance se confirme dès lors que les recettes d’exportation des produits miniers par exemple s’élèvent à 13 milliards USD l’an.
Accroissement
Selon les documents budgétaires 2020-2022, CREFDL renseigne que les recettes minières sont passées de plus d’un milliards USD à plus de six milliards USD, dégageant un accroissement de 75%.
Du côté des recettes pétrolières, le Gouvernement a enregistré une augmentation de 72,31%. En se basant sur les statistiques contenues dans les documents budgétaires 2021-2024, les recettes minières ont atteint un taux de réalisation de 299,46% et 168,19% pour les recettes pétrolières. Ainsi, ces revenus représentent 65% des recettes propres du pays.
Cependant, des discordances des chiffres ressortent entre les données du Gouvernement et celles de l’Initiative pour la Transparence de l’Industrie Extractive, ITIE.
Le total de revenus du secteur extractif pour les trois années est de l’ordre de 12.596.149.434 dollars américains selon le Gouvernement et 13.539.408.883 usd, d’après l’ITIE. Entre les statistiques retracées par ces deux Institutions, il se dégage un écart de 943 259 449 $.
C’est pourquoi CREFDL recommande notamment au Gouvernement congolais de prendre des mesures pour assurer une transformation locale des matières premières en vue d’accroître les bénéfices de l’Etat.
A la Cour des Comptes et l’IGF d’auditer la chaîne de la recette du secteur extractif pour dégager le volume réel des encaissements de l’Etat et pousser à la redevabilité des autorités.