C’est un secret de polichinelle. Morts et vivants cohabitent pacifiquement depuis belle lurette au cimetière de la Ruzizi de Bukavu. Et la spoliation se porte tellement bien qu’elle ne gêne, ni n’interpelle personne.
Situé au quartier Nyalukemba dans la commune d’Ibanda, le cimetière de la Ruzizi semble ne plus appartenir qu’à ceux qui reposent pour l’éternité. Mais qui est celui-là qui donne l’autorisation aux vivants d’exproprier l’espace des morts ? Cette question mérite bien d’être posée d’autant plus que le sol et le sous-sol appartiennent à l’Etat.
Lassée de cette situation, la société civile noyau Communal d’Ibanda est montée sur ses grands chevaux pour dénoncer la reprise de spoliation sur le site de cette nécropole.
Dans une interview accordée récemment à votre média, Murhula Machumbuko regrette que les parcelles se vendent au vu et au su de tout le monde. Ainsi les maisons ont repris à naitre comme des petits champignons dans tous les sens.
Pourquoi cohabiter avec les morts ?
A en croire Murhula Machumbiko, plusieurs facteurs poussent la population à ériger des maisons dans ce cimetière.
Il s’agit de la complicité des autorités locales ; le prix exorbitant des parcelles dans ville de Bukavu ; la mauvaise moralité et manque de respect envers les défunts ; l’impunité généralisée ; l’ignorance de la population concernant l’importance et la valeur d’un cimetière. A cela s’ajoute la complicité de certaines autorités politiques visant à effacer l’histoire.
Les parties prenantes monde interpellée
Face à cette situation, il recommande à la population de respecter strictement la mémoire des défunts et de s’abstenir d’acheter des parcelles dans le cimetière.
Pour lui, il est crucial de dénoncer les acteurs impliqués dans cette spoliation et d’exiger que les autorités à tous les niveaux s’engagent pour protéger ce patrimoine public.
Il appelle également les Autorités compétentes à sanctionner les responsables impliqués et à démolir les constructions illégales érigées dans les zones spoliées du cimetière.
Si rien n’est fait, il sera tout à fait normal, à Bukavu, de voir les vivants cohabiter pacifiquement parmi les morts, sans autre forme de procès.