Comme annoncé, le président honoraire Joseph Kabila s’est adressé à la nation, dans la nuit d’hier vendredi 23 mai 2025. Une quarantaine de minutes ont suffit à celui que les congolais ont surnommé « recteur de l’université de Kara » pour brosser la situation à laquelle fait face actuellement la RDC et de s’engager pour des pistes de solution.
Dans ce discours, il renseigne que c’est le moment pour lui de briser le silence, vue la situation actuelle du pays. Si non, il sera condamné par le tribunal de l’histoire pour non-assistance de plus de 100 millions de ses compatriotes en danger.
Kabila rappelle qu’avec l’avènement de la passation pacifique du pouvoir, il était conclu l’accord FCC-CACH. Mais beaucoup de contre-vérités ont été dites, y compris par celui qui est sensé connaitre la vérité. Alors qu’avec ledit accord de mutualisation de force, il entendait permettre à son successeur, plus de pouvoir efficace étant donné qu’il n’avait pas de majorité.
Kabila encourage l’initiative CENCO-ECC
Tout en déplorant le coup d’Etat institutionnel pratiqué en décembre 2020, il dresse un tableau sombre sur le plan socio-économique ainsi que sécuritaire du pays.
Pour sortir de la crise sécuritaire actuelle, il salue la démarche des évêques de la CENCO et l’ECC, qui, dit-il, mérite d’être soutenue et enrichie.
Kabila en a également profité pour dénoncer ce qu’il qualifie de diffamation à son encontre sur sa prétendue présence à Goma et qui a conduit le régime en place à prendre des mesures dans la précipitation. Toutefois, il annonce son arrivée dans cette ville volcanique dans les jours à venir, dans le cadre de son engagement pour la paix, la démocratie et la stabilité du pays.
Proposition sur douze points
De par son expérience en matière de règlement de conflit, il propose à la nation un sursaut patriotique pour un pacte citoyen avec un travail qui va porter sur 12 points. Il s’agit de Mettre fin à la dictature, mieux, à la tyrannie ; arrêter la guerre ; Rétablir l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national ; Restaurer la démocratie en revenant aux fondamentaux d’un véritable État de droit ; Rétablir les libertés fondamentales ;Réconcilier les congolais et reconstruire la cohésion nationale ; Relancer le développement du pays par la mise en place d’une bonne gouvernance économique, d’une gestion administrative et financière orthodoxe, et d’une répartition équitable des ressources nationales. Relancer le dialogue sincère et permanent avec tous les pays voisins en vue de l’instauration de la paix et du développement durables dans la région ;
Rétablir la crédibilité du pays auprès des partenaires, aux niveaux tant régional, continental qu’international ; Neutraliser tous les groupes armés nationaux et étrangers, et, rapatrier ces derniers dans leurs pays d’origine ; Mettre définitivement fin au recours et à l’utilisation des mercenaires, ordonner le retrait, sans délai, de toutes les troupes étrangères du territoire national.
Judith Asina