Congolais vivant en chine, Stephen Bwansa analyse, dans une tribune, la situation socio politique qui prévaut actuellement dans son pays, la République démocratique du Congo. Pour lui, les congolais doivent avoir le courage de se regarder en face et d’admettre sans détour que la réforme des institutions gouvernementales est un pilier fondamental du système politique de notre État. Ainsi, il est temps pour le peuple de protéger sa mère patrie. Et cela passe par une révolution intellectuelle et lumineuse.
Ci-dessous l’intégralité de son analyse :
𝙉𝙊𝙏𝙍𝙀 𝙃𝙊𝙍𝙇𝙊𝙂𝙀
Les fléaux que traversent encore notre République accentuent les tensions et les crises multiformes, freinant ainsi le développement de la nation.
Les troubles politiques internes plongent davantage le peuple dans la misère et rendent la nation absente aux rendez-vous du progrès et du bien-être social.
La vulnérabilité et l’incapacité d’imposer cette nation comme un acteur clé du rêve africain et du développement international nous précipitent vers l’inconnu.
𝙐𝙣 𝙧𝙚𝙣𝙤𝙪𝙫𝙚𝙖𝙪 𝙚𝙨𝙩 𝙥𝙤𝙨𝙨𝙞𝙗𝙡𝙚
Le grand renouveau de la nation congolaise est à portée de main. Le peuple congolais est un grand peuple, capable d’affronter n’importe quel défi. Cet affrontement ne sera possible que si la politique congolaise se donne pour unique mission d’œuvrer au bonheur du peuple et au renouveau de la nation.
Une maison divisée ne peut subsister, un cœur malade trouble la quiétude et paralyse la gouvernance du corps.
Toi qui me lis, tu pourrais rétorquer que nous sommes unis, mais convoités par des puissances extérieures qui nous dominent.
Admettre cela reviendrait à reconnaître notre faiblesse et notre vulnérabilité.
La solution réside dans une réflexion profonde sur la survie de la nation congolaise, qui passe nécessairement par la refonte de nos politiques.
𝙇𝙀𝙎 𝙃𝙊𝙈𝙈𝙀𝙎 𝙀́𝘾𝙇𝘼𝙄𝙍𝙀́𝙎
Les hommes éclairés comprennent les enjeux et les principes de la civilisation universelle. Ils s’en inspirent pour apporter la lumière du renouveau et la renaissance de la nation.
Si les ténèbres et la lumière ne sont pas appelées à cohabiter, elles sont néanmoins les socles de la puissance et du progrès de l’humanité.
La puissance et le développement appartiennent aux peuples victorieux, non aux faibles, comme le répétait souvent Étienne Tshisekedi wa Mulumba.
𝘾𝙤𝙣𝙘𝙡𝙪𝙨𝙞𝙤𝙣
Les différentes crises nationales qui ont marqué notre histoire doivent impérativement aboutir à l’émergence d’une nation moderne.
Il est essentiel de mettre en œuvre, progressivement et de manière continue, une gouvernance fondée sur la loi.
Nous devons avoir le courage de nous regarder en face et d’admettre sans détour que la réforme des institutions gouvernementales est un pilier fondamental du système politique de notre État.
C’est une vérité absolue dont notre pays ne peut se priver sous aucun prétexte.
Une nouvelle vision claire de notre diplomatie doit émerger, afin de défendre le rêve profond de l’État.
Notre politique diplomatique doit être centrée sur la défense de la paix, de l’indépendance et de la souveraineté, sur le développement, ainsi que sur la création des conditions propices à la sécurité internationale.
𝙍𝙚́𝙛𝙤𝙧𝙢𝙚𝙨 𝙚𝙩 𝙙𝙚́𝙫𝙚𝙡𝙤𝙥𝙥𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩
Les réformes dans les domaines scientifique, technologique, éducatif et culturel doivent être examinées en profondeur.
D’un point de vue culturel, le Congo, avec ses plus de 400 ethnies, devrait être en mesure d’offrir au monde la richesse de son renouveau et de devenir un centre de développement international.
Je suis convaincu que le développement d’un peuple ne dépend ni de la couleur de sa peau, ni de la position de son continent, mais plutôt de l’intelligence collective et de sa capacité à promouvoir la puissance de son État.
Nous devons œuvrer à l’établissement d’un nouveau Congo, celui tant rêvé par nos ancêtres.
Nous ne devons jamais relâcher notre pensée révolutionnaire ni notre détermination à progresser. Cet état d’esprit doit habiter chaque homme éclairé lorsque la République se trouve à la croisée des chemins de son histoire.
J’admire le rêve américain, fondé sur la prospérité de la nation grâce à la méritocratie et à la détermination de chaque citoyen. C’est cette mentalité qui a permis aux États-Unis de conserver leur statut de première puissance mondiale.
De même, le rêve chinois a, au cours d’un siècle d’histoire, propulsé la Chine au rang de deuxième puissance économique mondiale grâce à quatre piliers stratégiques essentiels :
- La voie de la révolution démocratique à la chinoise ;
- La révolution socialiste à la chinoise ;
- L’édification du socialisme à la chinoise ;
- L’intégration de la République populaire de Chine comme une puissance d’État moderne ;
D’autres pays d’Asie, comme le Japon, Singapour ou la Corée du Sud, ont également œuvré à bâtir leur propre rêve, garantissant ainsi le bien-être de leur peuple et contribuant à celui du monde entier.
𝙀𝙩 𝙡𝙚 𝙧𝙚̂𝙫𝙚 𝙘𝙤𝙣𝙜𝙤𝙡𝙖𝙞𝙨 ?
Aujourd’hui, nous devons nous poser une question essentielle : quel est le rêve congolais ?
Certains me répondront en citant l’hymne national, le rêve de Lumumba, le combat de Pierre Mulele, ou encore celui de Laurent-Désiré Kabila…
Mais, face aux enjeux et aux mutations de notre siècle, quel est réellement le rêve congolais ?
Il appartient aux fils d’honorer leurs pères. Il est temps pour nous de protéger notre mère patrie, et cela passe par une révolution intellectuelle et lumineuse.
Comme mentionné plus haut, même si la lumière et les ténèbres ne sont pas destinées à cohabiter, ces deux forces savent qu’elles éclairent chacune, à leur manière, le temps et marquent les époques en contribuant au progrès.
Que vive la République Démocratique du Congo !
Que vive le peuple congolais !
Que l’Esprit de Dieu, par sa lumière, éclaire notre destinée commune !